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02 janvier 2014

2013, le rendez-vous manqué du nouveau DPE

Depuis le 1er avril 2013 le DPE “nouvelle formule” a bouleversé le petit monde du diagnostic immobilier… dans l’indifférence générale. Retour sur ce qui aurait pu être l’occasion d’un repositionnement utile du diagnostic immobilier.


Les gouvernants agissent souvent sous la pression et n’envisagent que rarement une mise en place sur le long terme de certaines réformes pourtant indispensables. Il en va de la réforme du DPE comme d’autres : soumise à la méfiance consumériste, elle ignore le bon sens.

La méfiance, principal moteur de la réforme du DPE

Dès les premiers DPE, en 2006, l’accent fut mis, par les organisations de consommateurs, sur les différences qui avaient pu être constatées entre les résultats obtenus par plusieurs diagnostiqueurs, pour un même bien.

Loin de remettre en cause le principe de la méthode “3CL”, aux algorithmes pourtant très opaques, le sérieux des relevés opérés par les diagnostiqueurs a rapidement été incriminé.

Or, si quelques pratiques ont probablement été à l’origine de certains de ces écarts, il n’en demeure pas moins que la profession, l’une des plus contrôlées du secteur de l’immobilier, s’est depuis rapidement amendée.

N’en tenant aucun compte, l’arrêté du 17 octobre 2012 chargeât un peu plus la mule en introduisant quelques 30 points de mesure supplémentaires, rendant ainsi le mode de calcul (et donc le classement) encore plus incompréhensible pour le vulgum pecus.

L’ADEME (agence nationale de l’environnement) vérifia sommairement la pertinences des résultats obtenus par les applications informatiques, adaptées à la hâte, de la douzaine d’éditeurs déjà présents sur le marché, et le tout fut pompeusement baptisé “Plan de fiabilisation du DPE”.

Un “nouveau DPE”, qui n’atteint toujours pas son objectif

Ancienne ou nouvelle formule, dans le meilleur des cas l’établissement d’un DPE est encore vécu par le propriétaire comme un passage obligé qui fournira de son bien une image plus ou moins flatteuse sur le plan de sa performance énergétique (la fameuse “lettre”). Il n’est aussi, pour nombre de professionnels, qu’un sésame leur permettant de passer une annonce de mise en vente.

L’acquéreur potentiel, pourtant principal destinataire, n’en a le plus souvent qu’une lecture rapide et/ou inquisitrice qui le fait presque toujours passer complètement à côté des informations les plus importantes (qu’il contient pourtant !).

Et dire qu’au-delà de ces points de vue réducteurs, le DPE aurait pu s’imposer, dès son instauration en 2006, dans l’esprit de tous, comme un véritable document de référence.

Mais voilà, seulement rendu plus difficile à établir, le nouveau DPE n’est pas pour autant devenu plus lisible. Pour exemple, l’affichage des données ayant servi aux calculs : en l’absence de toute traduction compréhensible par le plus grand nombre, il demeure obscur et ne fait sens que pour très peu de personnes… presque jamais pour les futurs acquéreurs d’un bien immobilier.

C’est ainsi qu’une réforme prévue pour améliorer l’information délivrée lors de l’achat ou la location d’un immeuble s’est elle-même privée de réelle efficacité.

Des solutions de bon sens

Pourtant, n’y aurait-il pas eu plus de sens à créer un type de DPE davantage adapté aux attentes des acheteurs que ne l’est le DPE actuel ? Celui-ci, plus proche d’une étude thermique que d’un document informatif pratique, ne mérite-t-il pas tout d'abord d'être “allégé” du baratin précautionneux qui entoure aujourd’hui les résultats (et qui n’est lu par personne) ?

N’aurait-il pas été possible de penser un DPE plus “descriptif” du bien, faisant apparaître un classement énergétique issu d’un scoring lui-même fondé sur les grandes composantes  énergétiques qui caractérisent un bâtiment : qualité des isolations, des ouvrants, de la ventilation, du mode de chauffage, de production d’eau chaude, de la mitoyenneté ?

Propriétaires-vendeurs (ou bailleurs) auraient ainsi mieux compris les critères pris en compte pour le classement énergétique de leur bien, les acquéreurs auraient bénéficié, en plus de ce classement, d’un point de vue synthétique sur les caractéristiques du bien, et les professionnels de l’immobilier auraient enfin trouvé dans un tel document les arguments clairs et objectifs pour présenter les véritables caractéristiques d’un immeuble, sans avoir à justifier un classement énergétique dont les fondements demeurent le plus souvent obscurs.

Notre réponse

Malheureusement, le choix du législateur fut tout autre, nous l’avons vu : celui de la complexité qui donne bonne conscience, laissant les professionnels du diagnostic seuls face à l’incompréhension de leur public, mais aussi face aux difficultés engendrées par l’allongement du temps consacré à la réalisation de ce seul diagnostic de performance énergétique.

En réponse à cet état de fait, et pour surmonter la difficulté sans pour autant alourdir la facture présentée à nos clients (c’est à dire sans augmenter nos tarifs en conséquence du temps passé), nous nous sommes attaché, dans un premier temps, à gagner en efficacité sur le terrain par la création de nouveaux outils personnalisés.

Nous avons ensuite procédé au recrutement d’un 3e diagnostiqueur-associé, nous plaçant ainsi en situation de répondre sans délai aux sollicitations de nos clients et de nos partenaires sur l’Île.

Une productivité accrue, plus d’intervenants responsables pour un même territoire (limité à l’Île de Ré), notre réponse n’est pas sans risque en ces temps incertains. Nous en sommes conscients.

C’est pourquoi nous comptons sur nos clients et nos partenaires pour comprendre le sens de notre démarche, et pour nous aider à consolider sur l’île la présence d’un cabinet de diagnostiqueurs indépendants, attaché à servir la filière immobilière de ce territoire, notre bien commun.

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